Le nouveau moteur de recherche d’OpenAI, encore en phase de prototype, peine à convaincre ses premiers utilisateurs. Loin de détrôner Google, SearchGPT révèle des faiblesses qui calment les ardeurs des plus enthousiastes.

OpenAI, le créateur de ChatGPT, pensait avoir trouvé la formule magique pour révolutionner la recherche en ligne et damer le pion à Google. Pourtant, les premiers retours sur SearchGPT sont loin d’être aussi éblouissants qu’espérés, surtout par rapport aux performances du moteur Perplexity.ai . Entre promesses non tenues et fonctionnalités balbutiantes, le chemin vers la suprématie semble encore lointain et parsemé d’obstacles.

Un assistant virtuel qui cherche encore sa voie

SearchGPT se veut le couteau suisse de la recherche d’infos en ligne : des réponses concises, des sources clairement identifiées, le tout agrémenté d’images pertinentes. Mais le rêve se heurte parfois durement à la réalité. Ananay Arora, ingénieur logiciel et chercheur en IA, n’est pas spécialement tendre à l’égard du prototype : « D’une entreprise comme OpenAI, on s’attendrait à une véritable percée. Or, comparé à ChatGPT, SearchGPT fait pâle figure ».

Le talon d’Achille de l’outil ? Les requêtes liées au shopping en ligne ou aux informations locales. Là où Google excelle grâce à des années d’accumulation de données, SearchGPT patine. Plus préoccupant, le spectre de l’hallucination – cette fâcheuse tendance des IA à inventer des informations – n’a pas été totalement exorcisé. Matt Berman, un expert en IA, appuie sur cet aspect : « Un gros inconvénient des recherches IA est qu’elles peuvent affirmer des choses totalement fausses avec une confiance absolue ».

Google garde (encore) une longueur d’avance

Malgré ces écueils, certains voient en SearchGPT une lueur d’espoir. Daniel Lemire, de l’organisation AI Mistakes, juge l’outil d’OpenAI supérieur aux réponses générées par l’IA de Google (AI Overviews). « Je choisirais SearchGPT à Google sans hésiter » explique-t-il. Un avis qui reste toutefois minoritaire face à la domination écrasante du géant de Mountain View.

Jim Yu, fondateur de BrightEdge, tempère : si moins de 1 % des recherches sur SearchGPT produisent des informations manifestement erronées, Google conserve une avance considérable dans des domaines essentiels. L’empire bâti par Larry Page et Sergey Brin, comme Rome, ne s’est pas bâti en un jour, et son démantèlement nécessitera bien plus qu’un prototype prometteur.

Du côté d’OpenAI, on joue la carte de la prudence. Kayla Wood, porte-parole de l’entreprise, esquisse les contours d’une stratégie à long terme : « Nous allons prendre les meilleures fonctionnalités et les fusionner dans ChatGPT ». Cette déclaration suggère peut-être que SearchGPT pourrait ne pas être lancé comme un produit distinct, mais plutôt comme une amélioration des capacités de recherche de ChatGPT.

Quant au modèle économique, l’entreprise mise sur les abonnements, sans préciser si SearchGPT sera gratuit ou payant. L’ambition d’OpenAI est louable, mais détrôner Google ne se fera apparemment pas en quelques mois ; d’un côté, c’est peu surprenant.